La Peste 4.0 vous fera découvrir ces « évaporés » qui, au Japon, sont plus de 100 000 par an à littéralement disparaître, à tout abandonner – travail, études, amours, famille, logement... - pour changer d’identité et se refaire une vie loin de chez eux. Avec un jeune businessman aspirant à l’évaporation, un professionnel de de la disparition et une animatrice radio à la frontière de l’humain et de la machine, la fiction à peine dystopique créée par le collectif Kraft Théâtre se penche sur un phénomène qui en dit long sur nos sociétés.
Un jour, Alexandre, jeune chef d’entreprise surmené prend contact avec B, commercial chez « les déménageurs de nuit », pour qu’il l’aide à disparaître. C, animatrice radio mi humaine, mi intelligence artificielle cherche, elle, à recueillir des témoignages d’évaporés. Sur un plateau dépouillé évoquant un monde ultra connecté, le trio explore ce phénomène de disparitions qui touche tant de japonais. Beaucoup sont retrouvés ou retournent chez eux. Mais au fond, à quoi aspirent-ils ? De quoi cet ample mouvement témoigne-t-il ? Dans une société où se conjuguent existence réelle et virtuelle, est-il encore possible de disparaître ? Sur la trace des évaporés, on rencontrera forcément la perte de sens qui ronge le devenir de nos sociétés développées mais aussi toute l’inventivité de l’humain qui se cherche de nouvelles manières d’être au monde.
La Peste 4.0 est une création sans metteur en scène attitré, écrite par Pierre Ostoya Magnin. Avec Tristan Cottin et Ji Su Jeong, ils interprètent cette pièce signée du Kraft Théâtre, collectif qu’ils ont fondé ensemble en 2018. Tous trois issus de la promotion 2016-2017 de l’Académie de la Comédie Française, ils veulent avec ce collectif promouvoir la valeur artisanale du théâtre.