Le regard est charmeur, le verbe mesuré. Une émotion de cristal perce sous le sourire un peu trop rouge… Chaque mardi, c’est cela que fait l’élégante Claudine : monter voir des hommes anonymes dans cet hôtel de montagne. Elle passe sous l’œil immense de ce magnifique lac d’altitude : là où gisent des millions de mètres cubes d’une eau profonde, endormie…
Claudine (Jeanne Balibar) traverse en solitaire l’énorme barrage, silhouette fragile juchée sur ses délicates bottines en daim… Fragile ? Et résolue. La caméra se glisse dans le sillage parfumé de cette femme énigmatique et belle… Ce qu’elle vient faire ici ? Des rencontres de passage. Celles qu’elle aura décidées, et nulles autres. Histoires courtes, sans lendemain. Jusqu’au grain de sable dans une vie sans remous apparent : Michel. Mais Claudine a une autre vie, elle est aussi maman. « Je suis un peu perdue » avoue-t-elle d’une voie minuscule… Dans un film millimétré à l’exquise délicatesse, Maxime Rappaz trace l’oscillation entre don de soi et soif de liberté : comme le battement d’un cœur qui ne serait qu’assoupi, à l’image des eaux profondes du splendide lac de la Grande Dixence où a été tourné le film,
Réalisateur et scénariste suisse né en 1986 à Genève, Maxime Rappaz a travaillé dans le monde de la mode avant de se tourner vers le cinéma. En 2016, il obtient un master en cinéma et scénario puis réalise deux courts métrages de fiction : L’été en 2016 et Tendresse en 2018. Laissez-moi (2023), son premier long métrage, a été en ouverture de la programmation de l’ACID au Festival de Cannes puis en compétition au Festival de Zurich, où il a reçu une mention spéciale. Maxime Rappaz poursuit actuellement l’écriture de son deuxième long métrage.
Jeanne Balibar / Thomas Sarbacher / Pierre-Antoine Dubey / Véronique Mermoud