Dissection précise et implacable de la mécanique du harcèlement, Seuil propose sous la forme d’une enquête policière de mettre à nu les ressorts d’un mal dont notre société commence à prendre conscience. A travers l’histoire de jeunes dans un internat, Seuil détaille dans un récit plein de suspens les phénomènes de groupe et les effets des normes masculines à l’œuvre encore aujourd’hui.
Tout commence dans le bureau de la principale au collège. On recherche un jeune garçon, Matteo, 14 ans, qui a disparu en laissant comme ultime message sur les réseaux sociaux : « vous m’avez tué ». C’est Noa, ami de Matteo, qui est interrogé. Tous deux ont été victimes de harcèlement et Noa a rallié un internat. Dans une scénographie brute – quelques tables de salle de classe qui tiennent lieu de lits à l’occasion - présent et passé cohabitent comme les pièces d’un puzzle qui permet de reconstituer petit à petit le drame qui se joue. Tension dramatique, règles immuables de la vie en commun à la mode masculine et pas loin, cette forêt, noire et profonde, qui exerce un attrait irrésistible. Seuil est une histoire d’aujourd’hui, d’une cruauté ordinaire, un rite de passage dont l’implacable déroulement n’est pas sans rappeler la réalité.
Autrice associée à la Manufacture-CDN de Nancy, Marilyn Mattei a eu l’idée de ce texte suite à une résidence en lycée où s’étaient déroulés des événements semblables à ceux de Seuil. Elle répond ici à une commande d’écriture de Pierre Cuq, metteur en scène et comédien, qui se consacre largement au public adolescent et aux écritures contemporaines avec sa compagnie des Grandes Marées. Baptiste Dupuy et Camille Soulerin portent ce texte à la scène.
Marilyn Mattei (Texte) / Pierre Cuq (Mise en scène) / Baptiste Dupuy et Camille Soulerin / Vincent Garanger, Thomas Guené, et Hélène Viviès (Voix)